Merci Dame Quichottine !
Je ne peux pas m' empêcher de vous la faire partager.
Il était une fois, un géant.
Mais ce n'était pas un géant ordinaire, de ceux qui se cachent dans le fond des rivières quand arrive la pluie
...ou qui s'enfoncent dans les océans pour être sûrs que personne ne viendra les déloger...
C'était un géant, magnifique, mais un peu rêveur, qui rêvait de s'installer dans la forêt où vivent les lutins.
Ce géant s'était mis en route, tout seul, comme il se doit. Mais, au bout de quelque temps, il s'était découragé. Comment trouver la forêt où vivent les lutins, quand on n'a jamais mis les pieds à Yeur ?
Il commençait à tourner en rond...
C'est alors qu'il aperçut une fée.
La fée était au bord de la rivière, elle jouait avec une grenouille. C'est vrai, elle essayait de lui apprendre à parler. Mais, ce que la fée ne pouvait pas savoir, c'est qu'il eût mieux valu que la grenouille en perroquet se changeât. Elle n'y avait pas pensé. Elle ne savait même pas qu'il existait des perroquets, des aras, de ces oiseaux au magnifique plumage qui savent parfois dire autre chose que "quoâ ?"
(Ne me dis pas que la fée n'avait jamais quitté la montagne, c'était évident, non ?)
Lorsque le géant l'aperçut, il tomba tout de suite amoureux. Il ne pouvait faire autrement. Il n'avait jamais vu de fée, il ne voyait que sa beauté, sa légèreté, la transparence de sa robe...
(Ne me dis pas... Eh ! Mais c'est bien sûr ! Il n'y a rien de coquin là-dedans !)
Ce qui lui plut tout de suite, c'est qu'il crut qu'elle était fille du vent et des étoiles, et qu'elle saurait certainement où était le pays des lutins...
(Ne me dis pas qu'il était intéressé, ce n'est pas du tout le cas, il l'aurait aimé malgré son ignorance !)
Il s'approcha donc du ruisseau, de l'herbe humide où la fée se tenait... Malheureusement, son pied était lourd, même sur l'herbe. Il fit du bruit. C'était un géant un peu pataud...
La fée se retourna et glissa. Patatras ! Quoique bien légère, elle tomba dans la rivière et mouilla sa robe de fée. Ses ailes toutes flétries pendaient lamentablement lorsqu'elle réussit à sortir de dessous les roseaux !
Le géant était maladroit, mais il voyait bien que la belle avait froid !
(Ne me dis pas que tu ne le sais pas : il arrive que les gens très intelligents se conduisent avec maladresse, surtout lorsqu'ils sont amoureux !)
Alors, tout doucement, il cueillit dans le ciel des lambeaux de nuages, ils étaient doux et chauds... et il les offrit à la belle pour se faire pardonner.
(Ne me dis pas que tu ne le savais pas... tu étais là, tu l'as photographié !)